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Calcaire oolithique de Trouville - Oxfordien moyen

Succédant à la Formation du Calcaire d’Auberville, la Formation du Calcaire oolithique de Trouville (ou Oolithe de Trouville) est surmontée par la Formation du Coral-Rag qui termine l’épisode de sédimentation carbonatée de l’Oxfordien moyen.
L’Oolithe de Trouville est composée de bancs massifs de calcaires oolithiques à matrice boueuse, souvent bioturbés, entrecoupés de niveaux de galets intraformationnels témoignant de ralentissements de la sédimentation.
Cette formation épaisse de 6 à 15 m constitue, avec le Coral Rag, la corniche de calcaires jaunâtres qui couronne les falaises argileuses grises des Vaches Noires. Cette corniche est surmontée par un replat broussailleux et humide correspondant à la base du Crétacé. En raison de sa position sommitale, la formation est difficilement accessible, et les observations ne peuvent se faire que sur des blocs éboulés, avec des risques d’erreur d’identification.

Calcaire oolithique
Ce calcaire contient de nombreuses oolithes carbonatées, petites sphères de couleur claire, ainsi que des bioclastes de grande taille.
Calcaire oolithique (vue de détail)
Les oolithes sont dispersées dans une matrice micritique boueuse gris clair. Le grand fragment de coquille partiellement recouvert d’oolithes provient d’une Gervillia, bivalve fouisseur.
Bioturbation dans un calcaire oolithique
La surface irrégulière de ce bloc calcaire témoigne d’une importante bioturbation. Après leur dépôt, les sables oolithiques plus ou moins indurés ont été abondamment perturbés par plusieurs générations de terriers et de pistes-galeries (Thalassinoïdes). Une bioturbation intense indique un ralentissement de la sédimentation.

Oolithes et bioclastes
Chaque oolithe est une petite sphère de 0,5 à 2 mm de diamètre ; elle est constituée de couches calcaires concentriques déposées autour d’un nucleus qui peut être un petit bioclaste ou un pelletoïde. Parmi les grands bioclastes, on reconnaît une valve de pectinidé. Un autre bioclaste est encroûté par des tubes de serpulidés (vers marins).
Traces de bioturbation 
On observe au centre de la photo l’ichnogenre Rhizocorallium : la succession de traces incurvées correspond à la progression dans le sédiment d’une galerie en forme de U ; cette galerie est creusée dans un plan horizontal ou légèrement incliné sous la surface du sédiment. On attribue ce type de galerie à un ver annélide du groupe des polychètes. On observe aussi des entrées de terriers (en haut à droite sur la photo).
Ce réseau de galeries appartient à l’ichnogenre Thalassinoïdes.
Le dépôt des sables oolithiques est entrecoupé d’épisodes de bioturbation intense correspondant à des ralentissements de la sédimentation.
La surface de ce bloc présente de nombreuses petites colonies de nanogyres (petites huîtres) qui encroûtent de grands bioclastes. La présence de quelques minces traînées d’oolithes carbonatées permet d’attribuer ce bloc à l’Oolithe de Trouville.
L’abondance des encroûtements témoigne d’un arrêt de la sédimentation.
Image à survoler
Banc à l’aspect conglomératique et chaotique constitué de galets encroûtés et de bioclastes
La Formation de l’Oolithe de Trouville est entrecoupée de niveaux de galets intraformationnels. Ces galets peuvent provenir du démantèlement de bancs oolithiques et bioclastiques en voie d’induration lors d’épisodes d’érosion liés à des tempêtes.
La Formation de l’Oolithe de Trouville renferme de nombreux fossiles d’animaux fouisseurs tels que cet oursin irrégulier, Nucleolites scutatus, qui vivait dans le sable.
Collection et cliché Thierry Rebours
Pholadomya æqualis, bivalve fouisseur présent dans l’Oolithe de Trouville.
Collection et cliché Thierry Rebours

Chlamys splendens, bivalve de la famille des Pectinidés récolté dans les falaises des Vaches noires
Certains niveaux de la Formation de l’Oolithe de Trouville sont riches en pectinidés.
Musée de géologie de l’Université
Nautile (céphalopode)
La Formation de l’Oolithe de Trouville est pauvre en céphalopodes fossiles. Le milieu de sédimentation était une plate-forme carbonatée protégée des eaux du large.
Ce bloc de calcaire oolithique présente une section d’ammonite dont les loges sont remplies de sédiment et de bioclastes. La base de la formation a fourni des Perisphinctes, ammonites de grande taille. Les ammonites récoltées sont des espèces qui présentent des affinités mésogéennes caractéristiques de mers chaudes.

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