La Formation de la Craie glauconieuse, d’âge Cénomanien, repose sur la Glauconie de base, formation qui marque le début de la transgression cénomanienne. Elle est composée de deux ensembles lithologiques séparés par des surfaces durcies : des calcaires gréso- glauconieux à la partie inférieure (12 m) et la craie à spongiaires à passées de gaize au sommet (7 à 8 m). La sédimentation carbonatée se poursuit tout au long du Crétacé avec le dépôt de la craie, qui affleure actuellement dans les falaises du Pays de Caux, de la Picardie et du Boulonnais, jusqu’au Cap Blanc-Nez.
La Craie glauconieuse cénomanienne constitue l’escarpement terminal des Falaises des Vaches Noires, situé en retrait de la falaise argileuse et souvent masqué par la végétation. La craie est soumise à des glissements et des éboulements qui la rendent difficile d’accès.
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Calcaire gréso- glauconieux
Ce bloc, provenant du sommet de la falaise, a été transporté jusqu’à la plage par des coulées boueuses. La glauconie se présente sous forme de grains allongés vert foncé. Sa présence témoigne d’un approfondissement du milieu marin, en relation avec la transgression qui a commencé au début du Cénomanien avec le dépôt de la formation sous-jacente, la Glauconie de base.
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Grains de glauconie
A l’état pur, la glauconie – ou glauconite - est un minéral argileux du groupe de l’illite, riche en fer, de formule : (K, Na)2 (Fe+++, Fe++, Al, Mg), [Si6 (Si1 Al)2 O20] (OH)4. Les grains sont souvent composés de plusieurs minéraux argileux riches en fer associant smectite et glauconite. |
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Craie jaunâtre à cordon de silex gris
Ce bloc éboulé est probablement issu du deuxième ensemble de la Formation de la Craie glauconieuse, enrichi en carbonates.
Image à survoler |
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Chenendopora, éponge caliciforme
Cette éponge siliceuse fossile en forme de coupe est issue du niveau de gaize à spongiaires du Cénomanien inférieur
Dans la classification des spongiaires, cette éponge appartient à la Classe des Silicicospongiées (éponges siliceuses), Démosponges, Ordre des Lithistides, Famille des Rhizomorines. Chez les Lithistides, les spicules du squelette, appelés desmes, sont déformés par un dépôt secondaire de silice et prennent des formes variables qui s’assemblent en un réseau très solide. Chez les Rhizomorines, les desmes, nommés rhizoclones, ont des formes très irrégulières à allure de racines. |
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Chenendopora vue de dessus
On observe un réseau de canalicules et de pores, caractéristique des spongiaires.
Image à survoler |
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Eponge caliciforme polie par les vagues
Les fossiles d’éponges sont nombreux dans la craie à spongiaires ; on peut les trouver facilement sur la plage, plus ou moins usés par les vagues. Ces nombreuses éponges vivaient dans une mer cénomanienne chaude et profonde. |
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Plocoscyphia, éponge à allure dentelée
Un plissement complexe du squelette délimite des cavités inhalantes et exhalantes. Dans la classification des Spongiaires, cette éponge méandriforme appartient à la Classe des Eponges siliceuses, Hexactinellides, Ordre des Dictyonines, Famille des Lychniscosa. Elle est fréquente dans le Cénomanien et le Sénonien. On peut noter la présence de grains vert foncé de glauconie |
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Chlamys asper (ou Merklinia asper) Mollusque bivalve récolté dans la Craie glauconieuse (Cénomanien inférieur)
La Craie glauconieuse renferme une macrofaune riche en espèces benthiques : diverses espèces de bivalves,brachiopodes, oursins, colonies d’éponges aux formes variées.
Echantillon du Musée de géologie de l’Université de Caen |
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Mantilloceras saxbii Cette ammonite définit une zone d’ammonites du Cénomanien inférieur, présente dans la craie à spongiaires.
Echantillon du Musée de géologie de l’Université de Caen |