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Remparts nord-ouest et sud-est du château de Caen
Rempart Nord : l’écrêtage de la partie haute du rempart,
par destruction des arases, entraîne des infiltrations d’eau
dans le mur, ce qui accélère sa dégradation. Le mur
présente une ouverture béante à mi-hauteur, et de
grandes fissures dans la partie droite soutenue par l’échafaudage.
Les travaux de restauration en cours nécessitent un apport important
de pierres de Caen, fournies par la carrière de Cintheaux.
Rempart sud-est : Le mur comporte de nombreuses fissures et des zones
« rapiécées » ; de la végétation
s’est enracinée dans les joints (à gauche).
Image à survoler |
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Pierres altérées dans une des tours du rempart sud-est.
Les pierres dégradées ont perdu de la matière et
apparaissent en retrait. Image à
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Pierres altérées à la base du rempart sud
Les pierres les mieux conservées ont une surface lisse, elles ont
gardé leur pellicule protectrice de calcin, reconnaissable à
sa patine grise.
Les pierres les plus dégradées ont une surface en retrait,
irrégulière, jaunâtre et d’aspect sableux. Elles
ont perdu la pellicule de calcin et sont devenues perméables à
l’eau qui les corrode en dissolvant le calcaire. Image
à survoler |
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Portail sud de l’église Saint-Pierre à Caen
Les pierres non dégradées ont une surface relativement lisse
et une patine grise, noircie par la pollution. Sous la pellicule grise
de calcin desquamée, la pierre est très claire avec des
formes de corrosion tortueuses. Image
à survoler |
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Erosion différentielle des pierres
Dans les zones desquamées (zones très claires), la pierre
présente un aspect pulvérulent et vermiforme ; l’érosion
différentielle, par dissolution, a mis en relief des terriers ramifiés
remplis de sédiment plus induré. La pierre de Caen qui a
servi à la construction de cette partie du bâtiment a été
extraite d’un banc de calcaire très bioturbé. Lors
de la consolidation du sédiment bioturbé, les remplissages
de terriers ont été mieux cimentés que la matrice
environnante. La roche apparemment homogène au moment de son utilisation,
a révélé son hétérogénéité
de dureté suite à l’érosion.
Image à survoler |
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Dans la partie haute du portail sud de l’église, à
gauche, la base d’une niche pour statue est très
corrodée ; on peut évaluer l’importance de
son usure en la comparant avec la console symétrique à droite,
presque intacte. |
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Erosion alvéolaire
Dans le banc de pierre du portail, la roche a été profondément
altérée par dissolution entre les figures de bioturbation
mieux indurées et plus résistantes, d’où l’aspect
alvéolaire.
Au-dessus du banc, des colonnettes ont été sculptées
par l’érosion qui a préservé les terriers fossiles
indurés ; la roche est devenue pulvérulente et certaines
colonnettes ont presque disparu, complètement corrodées.
Image à survoler
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Pierres cariées
Dans le mur de la porte Saint-Pierre du château, certaines pierres
ont une surface intacte, avec les fines stries obliques de la taille,
d’autres sont corrodées, creusées de cavités
irrégulières ; ces caries vont accélérer le
processus de dégradation par dissolution, en favorisant la pénétration
de l’eau dans le calcaire.
Les pierres inférieures, marquées de stries obliques, ont
mieux résisté à la dégradation que les pierres
supérieures, à surface lisse, mais en partie cariées
par la dissolution. En effet, les rainures obliques effectuées
lors du façonnement des moellons permettent le drainage et limitent
la stagnation de l’eau à l’intérieur de la pierre.
Image à survoler
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Réparation d’un mur avec des matériaux exogènes
Dans la base du mur du rempart sud-ouest, des vides ont été
colmatés avec des fragments de granite englobés dans du
mortier. L’utilisation de matériaux exogènes, aux
propriétés différentes de celles de la pierre de
Caen, est proscrite dans le programme de restauration actuel, pour des
raisons aussi bien esthétiques que techniques. |