Le débit en
boules et la présence d’arène granitique sont caractéristiques
de l’altération du granite sous couvert végétal,
en zone tempérée.
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![](arene/DSC03743.jpg) |
Altération en
boules, Le Coquet
Le granite est altéré sur une épaisseur d’environ
deux mètres sous le couvert végétal, au sommet du
versant. Il se présente sous forme de boules et blocs émoussés
ennoyés dans une arène granitique aux teintes ocre.
Le long du chemin d’accès à la carrière, une
coupe naturelle permet d’observer le granite altéré
surmontant le granite sain massif.
A survoler |
![](arene/DSC03741.jpg) |
Le Coquet
A l’entrée de la carrière, on peut suivre de gauche
à droite, différents stades de l’altération
du granite :
- granite sain parcouru de diaclases fines délimitant
des blocs anguleux,
- granite « pourri », en voie de désagrégation,
aux diaclases élargies et aux surfaces molles,
- arène granitique d’où émergent
quelques boules de granite. |
![](arene/DSC_0666.jpg) |
Altération du
granite le long d’un réseau de diaclases
Le découpage du granite par le réseau de diaclases ouvre
la voie aux processus d’altération. L’eau d’infiltration
pénètre et circule dans les diaclases. Sous le couvert végétal,
dans les fissures qu’elle remplit en permanence, l’eau entre
en contact avec les multiples facettes cristallines des minéraux
et elle réagit mécaniquement et chimiquement
avec les moins résistants d’entre eux. Des cristaux se fragmentent
et le granite se désagrège le long des diaclases pour laisser
la place à de l’arène granitique. Petit à petit
l’altération mécanique et chimique progresse vers
l’intérieur des blocs de granite qui s’émoussent
et s’arrondissent jusqu’à former des boules.
L’ensemble est traversé par des filons d’aplite,
épargnés par l’altération et qui apparaissent
en relief ; en effet l’aplite est constituée uniquement de
quartz, minéral peu altérable, et d’orthose, feldspath
plus résistant à l’altération que les plagioclases.
A survoler |
![](arene/DSC_0662.jpg) |
Granite sain et granite
pourri :
Le granite sain est une roche cohérente
et compacte où les cristaux sont engrenés les uns dans
les autres et indissociables. Par contre, au cours de l’altération,
le granite « pourri » perd sa cohésion
car les cristaux altérés et fragmentés (biotite
et plagioclases) se désolidarisent les uns des autres et se détachent
; à la surface, les plus gros cristaux, des cristaux clairs de
feldspaths potassiques, deviennent proéminents à la suite
de la disparition des cristaux voisins
A survoler |
![](arene/DSC_0664Z.jpg) |
Ici, la
teinte verdâtre du granite pourri est due à de nombreux
petits cristaux verts de chlorite qui résultent
de l’altération des biotites (noires). |
![](arene/DSC_0664d.jpg) |
La
teinte un peu ocre du granite pourri est due à la présence
d’hydroxyde de fer issu de l’altération
des biotites (minéraux ferro-magnésiens). On peut observer
une concentration des hydroxydes de fer au voisinage des petites fissures,
là où l’altération est plus importante. |
![](arene/DSC04362.jpg) |
Orthose en relief à
la surface d’un granite pourri
Minéral assez résistant à l’altération
sous climat tempéré, l’orthose, en relief, est isolée
à la suite de l’altération et de la disparition des
cristaux voisins moins résistants.
L’aspect clair et l’absence de contraste de couleurs du granite
pourri sont à relier à la disparition des minéraux
ferro-magnésiens sombres ; la teinte ocre est due à la présence
d’hydroxyde de fer. |
![](arene/DSC_0665c.jpg) |
Arène granitique
Une arène granitique s’est accumulée au pied d’un
bloc de granite encore sain.
Roche meuble, hétérométrique, l’arène
granitique résulte de la désagrégation complète
des minéraux du granite à la suite de la fracturation et
de l’hydrolyse plus ou moins poussée des
plagioclases et des biotites ; elle est formée de petits cristaux
millimétriques de quartz, non altérés,
et de feldspaths encore peu altérés (surtout
l’orthose, plus résistante que les plagioclases), sous forme
de cristaux millimétriques ou centimétriques blancs ou roses.
A survoler |
![](arene/DSC_0661.jpg) |
Boules de granite enrobées
dans une arène granitique (Le Coquet)
Des arrachements dans le versant granitique ont dégagé quelques
boules granitiques. L'arène granitique restée en place,
de couleur ocre, est enrichie en fines particules d’argile.
En effet, sous le couvert végétal, l’eau d’infiltration
imprègne en permanence l’arène granitique et poursuit
l'hydrolyse des feldspaths. Les éléments
chimiques (Si, Al, Fe) libérés par l’hydrolyse des
minéraux du granite se recombinent entre eux pour former de nouveaux
minéraux, des argiles (phyllosilicates hydratés d’alumine). |
![](arene/DSC03697.jpg) |
Réseau de diaclases et ébauche
de boules, Le Coquet
Le prédécoupage du granite par un réseau de diaclases
conditionne le débit en boules du granite altéré. |
![](arene/DSC03734b.jpg) |
Altération en boules au sommet du versant
granitique qui domine l’anse de Sciotot, Le Coquet
En dehors des zones érodées ou creusées par l’homme
(carrière, routes), la nature granitique du sous-sol est révélée
dans le paysage par la présence de boules
émergeant du couvert végétal de façon chaotique,
comme on peut le voir au sommet de ce versant. |
![](arene/DSC_0620.jpg) |
Boules de granite et arène granitique.
Le Havre Jouan
L’arène granitique affleure dans le talus à l’extrémité
de la petite route qui descend à la cale Jouan. Cette arène
de couleur ocre est riche en hydroxydes de fer (fer libéré
par l’hydrolyse des biotites) et riche en minéraux argileux
(résultant, par néoformation, de l’hydrolyse des biotites
et des feldspaths). Elle contient quelques boules de granite isolées.
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