Formation du Calcaire de CAEN
Treuil d'exploitation dans l'enceinte du Château - Page 3

Les remparts, qui délimitent l'éperon de Darnetal, offrent une vue sur la ville. Dans l’enceinte du château, on peut observer la Pierre de Caen dans les bâtiments ainsi que dans les blocs exposés près d’un treuil de carrier.

L’enceinte du château vue depuis le rempart nord-ouest
Les bâtiments du château sont édifiés sur une plate-forme qui couronne l'éperon de Darnetal formé par le Calcaire de Caen et surmonté des premiers bancs du Calcaire de Creully. Cet éperon domine la ville historique qui s’étend en contrebas sur les alluvions de l’Orne et de l’Odon.

Vue vers le Sud-Ouest depuis le parvis de la salle de l’échiquier
Bordée ici par le rempart SW et la terrasse d’artillerie, la plate-forme du château domine la ville établie sur la rive gauche de l’Orne. En arrière plan, on aperçoit les flèches de l’Abbaye-aux-Hommes.

Un treuil de carrier a été reconstitué dans l’enceinte du château à l’occasion de l’exposition sur la Pierre de Caen « des dinosaures aux cathédrales » réalisée en 2010 - 2011. Il constitue un témoin de l’exploitation ancienne de la Pierre de Caen dans les carrières souterraines de la ville, l’extraction de pierre ayant connu son apogée au 19ème siècle.

Les puits d’extraction des carrières souterraines de la Maladrerie étaient surmontés chacun d’un treuil en bois qui permettait de remonter les blocs de pierre à la surface. Une roue est fixée sur un moyeu horizontal disposé sur un solide bâti en bois. La rotation de la roue entraîne une grosse corde qui s’enroule autour du moyeu et remonte le bloc cerclé par une chaîne.

Puits d’extraction dans les carrières souterraines de la Maladrerie
Les bords inférieurs du puits sont entaillés par le frottement des chaînes et des cordes qui remontaient les pierres.
Roue du treuil
La roue, de 5 à 6m de diamètre, était mise en mouvement par un ou plusieurs hommes qui escaladaient les barreaux fixés à la périphérie. Les carriers pouvaient ainsi remonter des blocs d’une à deux tonnes.
Blocs de pierre de Caen
Ces blocs de pierre de Caen proviennent de la carrière souterraine de Cintheaux, située à 15 km au sud de Caen, seule carrière fournissant actuellement de la pierre de Caen. En effet, les carrières souterraines de Caen ont connu une forte baisse d’activité au début du 20ème siècle et leur exploitation a cessé ; elles se trouvent maintenant en zone urbanisée.
Bancs de la base de la Pierre de Caen
Les blocs exposés contiennent de nombreuses coquilles fossilisées de térébratules (brachiopodes) ; ils proviennent du banc inférieur de la Pierre de Caen à Cintheaux. La pierre de ce banc est moins appréciée que celle des bancs supérieurs car la présence des coquilles altère son homogénéité.
A survoler
Les térébratules présentes dans la base de la Pierre de Caen appartiennent à l’espèce Rugitella quillyensis. Le crochet caractéristique de la coquille des brachiopodes est visible sur une des térébratules (en bas de la photo). Ce crochet porte une perforation laissant le passage à un pédoncule qui fixe l’animal sur le fond marin.
Une ancienne terrasse alluviale de l’Orne a été mise à jour lors des fouilles qui ont accompagné la restauration du rempart nord-ouest et la construction de la salle d’exposition du Musée de Normandie située sous la rampe. Cette terrasse alluviale, d’âge quaternaire, qui recouvre les calcaires de l’éperon sur lequel le château est bâti, a disparu sous les aménagements.

Parvis de la salle de l’Echiquier
Trois matériaux d’origine régionale sont réunis ici : la granodiorite cadomienne (Briovérien) dans la borne, le Grès de May (Ordovicien) dans le pavage, et la pierre de Caen (Jurassique – Bathonien) dans les murs de la salle de l’Echiquier. Ces matériaux ont été très utilisés dans la ville de Caen pour la construction et la voirie (pavés et bordures de trottoir).
A survoler

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