La carrière de Cintheaux (encore
appelée carrière de Quilly) a été exploitée
au cours des siècles passés, d’abord à ciel
ouvert, puis en galeries et chambres souterraines jusqu’à
sa transformation en champignonnières.
Pendant une courte période, entre 1995 et 1998, la partie sud (rampe
d’accès et chambre souterraine) a été exploitée
pour une production limitée à des besoins locaux.
La carrière souterraine a été réouverte
dans son intégralité en mars 2004 à
la demande de la Ville de Caen pour fournir de la pierre de Caen à
ses grands chantiers de restauration (église Saint-Pierre
et château ducal). Ainsi la seule restauration des remparts du château
nécessite l’extraction de 330 m3 par
an pendant 15 ans ; si on y ajoute la restauration des monuments historiques
locaux, régionaux et étrangers (Angleterre), et le marché
civil, les besoins en pierre de Caen sont estimés à 1250
m3 par an. |
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Blocs de calcaire bruts extraits de la carrière
Ces blocs, de 5 à 12 tonnes chacun, ont été extraits
des couches supérieures de la formation du Calcaire de Caen exploitées
dans les galeries souterraines sur quelques mètres d’épaisseur. |
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Front de taille au fond d’une galerie
Une haveuse à chaîne robotisée scie le calcaire horizontalement
sur toute la largeur de la galerie.
Image à survoler |
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Chaîne de la haveuse
La chaîne de la haveuse est armée de dents de tungstène,
elle s’enfonce dans la roche calcaire à la manière
d’une tronçonneuse ; dans un mouvement circulaire,la chaîne
pénètre à gauche (partie photographiée) et
ressort à droite (partie masquée par la machine) en évacuant
la poussière de calcaire qui s’accumule en petits tas. Les
cales de bois maintiennent la tranche de calcaire en place jusqu’à
la fin du sciage. |
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Débitage
Après le sciage horizontal, la haveuse découpe le calcaire
verticalement de façon à délimiter les futurs blocs
à extraire. Les blocs sont alors maintenus à la paroi par
leur face verticale postérieure. On introduit alors des sacs gonflables
dans les fentes de sciage et on les remplit d’air ; les fentes se
dilatent et les blocs se détachent de la paroi. Autrefois on obtenait
le même résultat en gonflant d’eau des coins de bois
introduits dans les fentes.
Image à survoler |
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Sciage des blocs calcaires
Semblable à la celle de la haveuse, cette chaîne à
dents de tungstène permet de scier les gros blocs extraits des
parois de la galerie. |
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Scie circulaire, pour découper sur place des
blocs plus petits |
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Boulonnage du toit
Après extraction des blocs, les couches calcaires du toit ne sont
plus soutenues et risquent de s’effondrer ; le boulonnage permet
de solidariser les couches du toit entre elles et de les stabiliser. En
effet la contrainte (dirigée vers le haut) exercée par les
plaques métalliques boulonnées s’oppose au poids (force
dirigée vers le bas) des couches calcaires du toit, ce qui évite
l’effondrement. |
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Pilier de soutènement
Dans la partie ancienne de la carrière souterraine, le toit est
soutenu par des piliers, constitués par la roche non enlevée,
comme dans la carrière de la Maladrerie. |
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Moulage d’ammonite et silex
La base des bancs du toit présente des moulages de grandes ammonites.
Ces ammonites, appelées plards par les carriers, constituent des
obstacles au sciage et à la taille et rendent le délit du
calcaire irrégulier.
De même, dans les bancs des niveaux supérieurs, le travail
des carriers est gêné par les nodules siliceux qui apparaissent
dans les interbancs ou parfois à l’intérieur des bancs.
Ces accidents limitent l’exploitation des calcaires vers le haut.
Image à survoler |
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Banc riche en coquilles à la base de la partie
exploitée
Le bas de la partie exploitée est caractérisé par
un banc riche en térébratules (Terebratula quillyensis),
qui forme le soubassement de la carrière. La pierre extraite de
ce banc n’est pas favorable à la taille fine ou à
la sculpture, elle est utilisée pour la production de moellons.
On la retrouve dans le portail monumental du château de Freney-le-Puceux. |