L’Oolithe ferrugineuse de Bayeux au sens strict (Bajocien supérieur) appartient, avec le Conglomérat de Bayeux (Bajocien inférieur), à la Formation de l’Oolithe ferrugineuse de Bayeux. Elle présente des caractéristiques de niveaux condensés (niveaux à faible taux de sédimentation) : faible épaisseur (1 à 35 cm) pour un temps de sédimentation long (six sous-zones d’ammonites), richesse en fossiles (grand nombre d’espèces d’ammonites et de gastéropodes, abondance des coquilles), sédimentation chimique importante (précipitation du fer lors de la formation des oolithes et des oncolithes).
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Vue d'ensemble et place dans la série
Au-dessus du Conglomérat de Bayeux (couche a de la Formation), trois niveaux ont été distingués par leur faune d’ammonites :
- deux couches, b et c (10 à 15 cm d’épaisseur), de faciès semblable, composées de calcaires bioclastiques durs, grisâtres, à patine jaunâtre ou rouille (oolithes ferrugineuses abondantes et bien réparties), avec cordon d’oncolithesferrugineux discontinu à la base.
- au-dessus, la couche d (20 cm d’épaisseur), composée d’un calcaire marneux grumeleux, plus clair voire presque blanc (oolithes ferrugineuses irrégulièrement réparties). La couche d se termine par une discontinuité de sédimentation sous le Calcaire à spongiaires surplombant.
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On retrouve ici les trois niveaux de l’Oolithe ferrugineuse. Sous le Calcaire à spongiaires (blanc) surplombant, la couche d de l’Oolithe ferrugineuse présente une couleur blanche qui contraste avec la couleur grise un peu rose des couches b et csous-jacentes. Le cordon discontinu d’oncolithes aplatis et brunâtres souligne la base de la couche b. |
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La base de l’Oolithe ferrugineuse proprement dite (couche b) est marquée par un cordon discontinu de grands oncolithes ferrugineux aplatis. Entre les oncolithes et au-dessus, le calcaire bioclastique, grisâtre (couche b et c), contient des oolithes ferrugineuses abondantes et réparties de façon homogène ainsi que de nombreuses coquilles de mollusques (grandes valves de lamellibranches entre autres). |
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Oncolithe en coupe (environ 4 cm de diamètre)
Cet oncolithe ferrugineux est formé par l’empilement d’enveloppes ferrugineuses, brun sombre, disposées autour d’un nucleus de calcaire à patine un peu jaunâtre. |
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Localement le platier rocheux offre une coupe horizontale naturelle de la couche b de l’Oolithe ferrugineuse. Les oncolithes ferrugineux plats y forment un pavage grossier. Certains oncolithes ont disparu en laissant sur place un moulage dans le calcaire ou encore leur dernière enveloppe ferrugineuse. Entre les oncolithes, le calcaire, bioclastique, est criblé d’une multitude d’oolithes ferrugineuses. |
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Faciès des couches b, c, d
Au-dessus du dallage stromatholithique du Conglomérat de Bayeux (couche a), l’ensemble calcaire à patine rouille (un peu rose) correspond aux couches b et c de l’Oolithe ferrugineuse ; dans le détail, on y distingue de grands fragments de coquilles et une multitude d’oolithes ferrugineuses réparties de façon homogène dans une matrice carbonatée gris clair.
Au-dessus, la couche d, plus tendre, est constituée par un calcaire marneux bioclastique, de teinte claire un peu jaunâtre ; les oolithes ferrugineuses apparaissent moins abondantes et irrégulièrement réparties, groupées en petits amas.
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Coquilles diverses dont un fragment d’ammonite et un petit gastéropode dans les couches b et c
Les calcaires de l’Oolithe ferrugineuse de Bayeux sont très riches en fossiles mais leur prélèvement est interdit, le site étant protégé. En effet c’est ici, dans les falaises des Hachettes et sur le platier, qu’est localisé le stratotype du Bajocien ; il y a été décrit par A.d’Orbigny en 1852 et cet affeurement représente actuellement une référence stratigraphique reconnue mondialement. |
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Au-dessus des couches ferrugineuses b et c, le calcaire marneux blanchâtre grumeleux de la couche d présente de nombreuses traces de bioturbation.
D’une part, l’aspect grumeleux est en relation avec le brassage du sédiment par des animaux fouisseurs ; d’autre part, le sédiment de la couche d, très clair, a rempli des galeries qui pénètrent dans la couche c sous-jacente, plus sombre. De plus, la bioturbation a perturbé la répartition des oolithes qui se sont concentrées en traînées et grumeaux. La couche d se termine par un arrêt de sédimentation, matérialisé par la Surface de Ste-Honorine 4 sur laquelle reposent les calcaires surplombants de la formation du Calcaire à spongiaires.
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L’Oolithe ferrugineuse affleure aussi en partie sur le platier rocheux. Les surfaces polies par les vagues présentent une multitude de grands bioclastes tels que des valves de lamellibranches lisses ou costulées, un petit fragment de coquille d’ammonite et une bélemnite. Entre les bioclastes, la matrice carbonatée gris clair contient de nombreuses oolithes ferrugineuses. |
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Parmi les bioclastes de toute taille, on peut reconnaître une grande valve costulée de lamellibranche, une petite de coquille de gastéropode (en coupe) et une coquille de nautile en section horizontale (en haut à droite) où se distinguent quelques cloisons simples concaves. |
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Au centre de ce vestige d’ammonite et partout entre les autres bioclastes, la matrice carbonatée contient en abondance des oolithes ferrugineuses, millimètriques, régulièrement réparties. Ces oolithes sont caractéristiques de la formation ; elles sont le plus souvent ovoïdes, formées par le dépôt de fines couches de limonite autour d’un nucleus. Leur couleur brune contraste avec la couleur claire de la matrice.
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La surface horizontale du platier rocheux offre des sections horizontales de coquilles d’ammonites où les loges internes (ici remplies de gravier) sont visibles.
Prélèvements de fossiles interdit.
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